NOYAUX DURS SUR DISQUES DURS ( partie 5 )

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                                          DONC... 


                                                        7 octobre Toulouse...


La messe est-elle déjà dite ? 


 On ne sait pas si la messe est déjà dite, mais les mitres, chasubles et calices sont bien sortis des tiroirs…

Dès son arrivée au ministère, Xavier Darcos s’est intéressé à la question de la maternelle, même si cela est peut-être passé inaperçu. (Déjà en 2003, Xavier Darcos, ministre délégué à l'enseignement scolaire de Luc Ferry, avait déclaré dans l'émission "Face aux chrétiens", sur Radio Notre-Dame « son intention de « freiner la scolarisation des 2 ans »... pour libérer des emplois ») .

 

Le ministre, on le sait, est hostile à la scolarisation des 2 ans. En parallèle, il lui faut accréditer l’idée, dans l’opinion publique, auprès des parents, à coups de rapports, que la maternelle finalement ne fonctionne pas bien… Et qu’en parallèle, il propose aux parents de résoudre le problème de la garde de leurs enfants par d’autres moyens, comme le jardin d’éveil. Alors l’école à partir de 3, 4 ou 5 ans, cela changerait quoi ?

Ses déclarations devant la commission des Finances du Sénat le 3 juillet dernier n’ont donc fait que confirmer sa position. Mais devant le tollé provoqué par la médiatisation de ses déclarations, le ministre se défend aujourd’hui de n’avoir évoqué que la scolarisation des 2 ans. L’écoute intégrale de son audition montre bien qu’il parlait de l’école maternelle dans sa globalité.


Tiens ? On pointe la mitre ?


« Alors, au moment où l’Éducation Nationale se désengage à l’égard des moins de trois ans, le temps est sans doute venu pour les établissements catholiques de redécouvrir leurs savoir-faire spécifiques pour l’accueil des tout-petits dès dix-huit mois (ou même en deçà) et de les mettre à la disposition de tous.

 

Ce chantier exigera d’inventer des formules très variées, adaptées aux contextes locaux. Sortons des sentiers battus ! Utilisons, en ce domaine comme dans les autres, nos espaces de liberté ! Sachons être aussi audacieux que des enfants !

Des enfants ont besoin de nous pour grandir, des familles attendent de nous une aide pour les accompagner dans leur mission de premiers éducateurs. »

C’est ce qu'écrivait Éric de Labarre, Secrétaire général de l'enseignement catholique, dans "Enseignement catholique actualités "– février 2008-

 

« Éduquer » ? « Accueillir » ?


 « Éduquer », « accueillir », c’est un peu la même chose a répété cet été le ministre Darcos lors du débat au Parlement sur le service minimum à l’école rebaptisé « droit d’accueil ». Le travail de (con) fusion entre les notions « d’école », « d’éducation » et « d’accueil » a donc été entamé et il va se poursuivre.


                                                                 manif du 20 novembre à Toulouse

 

Dans son rapport remis au Premier ministre sur « le développement de l’offre d’accueil de la petite enfance», la députée UMP des Alpes-Maritimes, Michèle Tabarot est claire.

Ce rapport et ses propositions préparent donc tout à fait le terrain :

Le modèle mis en avant étant, bien sûr, celui des pays nordiques et de l’Allemagne avec ses jardins d’enfants.

 

Extrait du rapport P. 71 :

 

"Dans un premier temps (2009-2012),  je propose de développer sur l’ensemble du territoire l’offre de garde destinée prioritairement aux enfants âgés de 2 à 3 ans, en créant des jardins d’éveil dans les structures existantes et les écoles maternelles et de déployer un service d’accompagnement des familles à la recherche d’un mode de garde. Cette mission relèverait de la responsabilité des communes ou des intercommunalités, qui se verraient confier une compétence facultative dans le domaine de la petite enfance.

 

 

Le gouvernement s'apprête encore à  faire un cadeau au privé. Il souhaite démontrer que notre système scolaire fonctionne mal en le privant des ressources pour s'assurer qu'il marchera mal.

Les mitres, chasubles et calices sont bien sortis des tiroirs. Les tiroirs caisses sont en train d’être lustrés… L’école privée attend que le fruit soit mûr.

 

 Vous avez dit La Poste ?

 

Que reste – t- il ?

 

Face à au désastre économique qu’il n'a pas fini d'engendré, le système libéral persiste et signe. Rien ne l’arrête.

Que nous reste-t-il ?

Pour le service public, encore et toujours expliquer le détricotage idéologique aux usagers.

Pour l’Ecole rien ne pourra se faire sans les parents, quand tous auront compris ce que nous perdrons bien au-delà du périmètre de l’Ecole.

Seulement alors un réveil citoyen général peut être possible.

 

Les jeunes, eux, s’ils ne sont pas encore dissous dans la société de consommation, s’ils ne prêchent pas la bonne parole de « l’UMP Lycée » (1),  nous prouvent que tout n’est pas complètement désespéré... A force d'user les pavés, effectivement, certains pourraient user des pavés...




                                                                manif du 20 novembre à Toulouse


 

Attention ! Effacez l’image ci-dessus et le commentaire qui précède. Vous pourriez être accusé par l’œil-de-veille-à-venir sur internet d’être un leader d’opinion. Un noyau dur sur disque dur… !




 


(1) comment à 17 ans peut – on avoir comme rêve, comme idéal l’UMP ? A 17 ans, au pire on est en train d’être digéré par le Mac Do ingéré, au mieux on rêve de révolution. Si on rêve…

 

Publié dans Education

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