L' EUROPE RENTRE DANS LA TURQUIE?

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Donc, l'équipe de football turque se trouve à deux victoires d'un titre de champion d'Europe... Rien n'est fait et rien ne sera facile. Il faudra d'abord contourner le mur allemand pour que les turcs espèrent se retrouver le 29 juin à Vienne en finale et pour qu'ils l'emportent.

Voilà qui serait pour le moins cocasse.

Les turcs seraient donc géographiquement et sportivement compatibles avec l'Europe...et pourraient être champions d'Europe.

En mars 2005 dans un discours prononcé à l'université Mohammed V à Rabat, le président de l'UMP de l'époque, Nicolas Sarkozy, avait défendu son « opposition à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ». « A l'école, a-t-il dit, j'ai appris que la Turquie est un pays qui fait partie du continent asiatique. Il n'est donc pas européen. Si la Turquie adhère à l'Union, pourquoi le Maroc ne le ferait-il pas ? »

Géographiquement parlant, Sarkozy était déjà clair en 2004 : «ce n'est pas insulter la Turquie que de dire que ce n'est pas un hasard si elle choisit comme capitale (Ankara) une ville dont je n'ai pas connaissance qu'elle se situe exactement en Europe». «Si la Turquie était européenne, ça se saurait»

 

Bon ! Pour celui qui est depuis devenu calife, la Turquie ne serait donc pas compatible géographiquement. Mais pas seulement : c'est Jean Quatremer, journaliste et œil de Libé à Bruxelles, qui écrivait fin 2007: Nicolas Sarkozy, recevant le 21 septembre le Premier ministre irlandais (d'alors), Bertie Ahern, puis suédois, Fredrik Reinfeldt, le 3 octobre, se serait livré à une véritable diatribe anti-musulmane devant ses invités. Il est rapporté qu'il s'est lancé dans un monologue confus d'une vingtaine de minutes, « dans un langage très dur, très familier, choquant pour tout dire», contre le « trop grand nombre de musulmans présents en Europe » et leurs difficultés d'intégration. Il a aussi décrit de façon apocalyptique le « choc de civilisation » qui oppose les musulmans à l'occident. Le tout, manifestement, pour justifier son opposition à l'adhésion de la Turquie à l'Union.

Pour Nicolas Sarkozy, les turcs ne sont donc « Euro-compatibles » ni géographiquement, ni culturellement, ni cultuellement. On peut supposer qu'ils ne le sont, à ses yeux, que dans l'espace sportif européen.

Les turcs, en Europe, ne seraient bons que pour les joutes sportives et aussi pour servir de main d'œuvre.

 

Et leur adhésion à terme à l'Union Européenne semble aujourd'hui plus compliquée que jamais d'autant que la France et Nicolas Sarkozy en prennent la présidence sous peu. Il déclarait en septembre dernier qu'il voulait purement et simplement suspendre toute négociation avec Ankara, «l'Europe étant faite pour les Etats européens». Il fallait le dire !

 Un titre de champion d'Europe surtout au moment où la France va en  prendre la présidence, voilà qui alimenterait les chroniqueurs depuis les îles d'Aran  jusqu'à la ville de Narva en Estonie où 95% de la population est russophone ou dans les monts Rhodopes en Bulgarie ! Les Pomaks sont des Bulgares convertis à l'islam entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Les musulmans représentent 12 à 13 % de la population et les trois quarts d'entre eux sont d'origine turque.

Sachant que pour l'Irlande, du côté de Bruxelles, les scénarii possibles vont de : « ils revoteront » (et bien !)... à ... « on fait à 26 ».

Alors, ont- ils toujours leur carte d'adhérent ces irlandais géographiquement corrects ? Du côté de Narva, aucun problème, même s'il faut déplier l'atlas, on est géographiquement compatible.

Mais dimanche prochain, surtout à Vienne, ce serait un drôle de coup de pied à l'âne si les turcs faisaient hisser le drapeau rouge au croissant.

C'est en effet à Vienne, en 1683 quand les Turcs, avec à leur tête Kara-Mustafa, assiégeaient la capitale de l'Autriche, qu'une nuit, les boulangers de Vienne qui étaient dans leur fournil entendirent le bruit de sape des ennemis, et ils donnèrent l'alarme, repoussant l'assaut de l'ennemi. Les Ottomans furent vaincus grâce aux renforts envoyés par Jean III Sobieski, roi de Pologne- déjà européens, quoi... !- (L'expulsion des turcs de... Hongrie est encore une autre histoire).Des suites de cette bataille, les historiens Ernst Werner et Walter Markov diront :

"La peur des Turcs était enfin effacée, le retrait ottoman de l'Europe venait de commencer."

 

Pour récompenser les boulangers, le souverain leur accorde le privilège de fabriquer une pâtisserie qui immortalisera l'événement : le croissant.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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B
Tout simplement croustillant !
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