QUAND LA PUB DERANGE LES LOBBIES PUBLICITAIRES
PUB ET ECOLOGIE: le NON du BVP(1)
La publicité que vous ne verrez (...presque ) pas!
La publicité que vous ne verrez (...presque ) pas! C'est avec pertinence et naïveté qu'une jeune ado demandait un jour, à la lecture d'un tract alertant sur la déforestation en Amazonie, s'il était bien utile de couper des arbres pour faire du papier qui dénonçait que l'on coupe des arbres...
Nous sommes un peu dans cette position avec la série de pubs commandée par le Smictom (2) (Syndicat de traitement des ordures ménagères de l'agglomération de Saint-Brieuc) et soutenue par le Conseil Général des Côtes d' Armor. Nous n'allons pas défendre la publicité et sa pollution visuelle, sa course à la consommation frénétique, son sexisme, sa stérilisation des eprits... Les déboulonneurs (3) l'ont fait, le font toujours et nous les soutenons.
Nous ne reviendrons pas non plus sur le non choix, à Toulouse, des habitants quant à l'attelage Decaux/ HSBC pour pédaler en ville qui fait d'eux des hommes sandwiches. Les exemples ne manqueraient pas...
Non, il s'agit plutôt d'éclairer sur le rôle du BVP (Bureau de Vérification de la Publicité) sur ce (et ceux) qu'il représente (nt) et sur ce qu'il dit et fait.
*le 11 avril, la charte d'engagement pour une publicité éco-responsable est signée entre le ministère de l'Ecologie et du Dévelopement Durable par les minitres Borloo (écologie), Chatel (consommation) et une bonne quinzaine de représentants de la pub (BVP, Presse, vente à distance, publicité télévisée...), le tout sous les ors lustrés et déployés du Grenelle de l'Environnement. Un des extraits: "pour éviter à l'avenir que certaines publicités ne fassent directement ou indirectement la promotion de comportements contraire au respect de l'environnement, le Grenelle de l'Environnement a appelé à mettre fin (...) aux publicités mettant en scène des comportements contraires à l'exigence de protection de l'environnement" (Engagement n° 219)
Le Smictom de Saint- Brieuc ne pouvait apparemment pas viser plus juste... et ses 20 000 euros engagés semblaient"eco-responsables".
Il s'agissait pourtant simplement de diffuser des messages incitant les citoyens à exercer des choix de consommation permettant de satisfaire les mêmes besoins en générant moins de déchets... Loin de la décroissance! rappelons au passage qu'un des engagements du Grenelle a pour objectif de "taxer les produits fortement générateurs de déchets."
Mais indirectement, le message s'adressait également aux professionnels de la distribution et aux fabricants de produits générant des déchets évitables. C'est là où le BVP revoit rouge.
Mais le BVP, qu'es aquo...?
Après l'effervescence du Grenelle, les casquettes vertes sont visiblement raccrochées aux patères. Son bouillonnement médiatique ne pouvait- in fine- que refroidir les publicitaires... Pour le réchauffement climatique, ça mijote.
(2) Le Smictom: il traite les ordures de 136 000 habitants (36 communes, 4 intercommunalités)
Le projet publicitaire ne doit pas faire oublier le débat public organisé par le Smictom et les actions mises en place: prévention quantitative et qualitative des déchets, collecte sélective toxique des ménages et des professionnels, eco- responsabilité des administrations; travail avec les associations, entreprises, chantiers d'insertion..
(3) www.deboulonneurs.org
Nous sommes un peu dans cette position avec la série de pubs commandée par le Smictom (2) (Syndicat de traitement des ordures ménagères de l'agglomération de Saint-Brieuc) et soutenue par le Conseil Général des Côtes d' Armor. Nous n'allons pas défendre la publicité et sa pollution visuelle, sa course à la consommation frénétique, son sexisme, sa stérilisation des eprits... Les déboulonneurs (3) l'ont fait, le font toujours et nous les soutenons.
Nous ne reviendrons pas non plus sur le non choix, à Toulouse, des habitants quant à l'attelage Decaux/ HSBC pour pédaler en ville qui fait d'eux des hommes sandwiches. Les exemples ne manqueraient pas...
Non, il s'agit plutôt d'éclairer sur le rôle du BVP (Bureau de Vérification de la Publicité) sur ce (et ceux) qu'il représente (nt) et sur ce qu'il dit et fait.
LES FAITS
PUB: Développement durable ou jetable
*du 1er au 7 avril dernier:
Semaine du développement durable.
A cette occasion, le syndicat de traitement des ordures ménagères de l'agglomération de Saint- Brieuc (Côtes d'Armor) qui souhaitait promouvoir de nouvelles manières de consommer à travers une campagne d'affichage remettait en cause une certaine façon de consommer. "Non au développement jetable" proclamaient plusieurs affiches. Café en paquet plutôt que dosettes, eau du robinet plutôt que bouteilles, fruit en vrac plutôt que fruits emballés en barquette...
En tout 7 pubs différentes prévues sur 51 bus de l'agglomération, 179 panneaux d'affichage et affichettes pour tous les établissements publics et communes ne disposant pas d'affichage public. Et aussi visuels de campagne repris par les publications communales avec texte joint expliquant la démarche et les choix d'achat limitant la production des déchets!*du 1er au 7 avril dernier:
Semaine du développement durable.
A cette occasion, le syndicat de traitement des ordures ménagères de l'agglomération de Saint- Brieuc (Côtes d'Armor) qui souhaitait promouvoir de nouvelles manières de consommer à travers une campagne d'affichage remettait en cause une certaine façon de consommer. "Non au développement jetable" proclamaient plusieurs affiches. Café en paquet plutôt que dosettes, eau du robinet plutôt que bouteilles, fruit en vrac plutôt que fruits emballés en barquette...
*le 11 avril, la charte d'engagement pour une publicité éco-responsable est signée entre le ministère de l'Ecologie et du Dévelopement Durable par les minitres Borloo (écologie), Chatel (consommation) et une bonne quinzaine de représentants de la pub (BVP, Presse, vente à distance, publicité télévisée...), le tout sous les ors lustrés et déployés du Grenelle de l'Environnement. Un des extraits: "pour éviter à l'avenir que certaines publicités ne fassent directement ou indirectement la promotion de comportements contraire au respect de l'environnement, le Grenelle de l'Environnement a appelé à mettre fin (...) aux publicités mettant en scène des comportements contraires à l'exigence de protection de l'environnement" (Engagement n° 219)
Le Smictom de Saint- Brieuc ne pouvait apparemment pas viser plus juste... et ses 20 000 euros engagés semblaient"eco-responsables".
SAUF QUE...
Sauf que le Bureau de vérification de la publicité a vu rouge. Se définissant également comme "l'association de des professionnels pour une publicité responsable" le BVP a émis un avis très défavorable sur cette campagne, s'opposant à la publication de ces messages, estimant qu'elle est de nature "à porter gravement préjudice à des secteurs économiques voire à des marques identifiables de produits, ce qui est contraire aux règles d'autodiscipline des professions publicitaires. Certains projets peuvent par ailleurs comporter des informations fausses ou trompeuses: l'eau du robinet ça coule de source, (...) zéro vitamines dans les emballages... Ceci pourrait laisser entendre que le fait d'emballer les fruits les priverait de vitamines..."Il s'agissait pourtant simplement de diffuser des messages incitant les citoyens à exercer des choix de consommation permettant de satisfaire les mêmes besoins en générant moins de déchets... Loin de la décroissance! rappelons au passage qu'un des engagements du Grenelle a pour objectif de "taxer les produits fortement générateurs de déchets."
Mais indirectement, le message s'adressait également aux professionnels de la distribution et aux fabricants de produits générant des déchets évitables. C'est là où le BVP revoit rouge.
Mais le BVP, qu'es aquo...?
LE BVP
Le BVP n'est pas une instance officielle. C'est un lobby, un club d'annonceurs, monté autour de publicitaires auquel l'état a confié la vérification de la publicité. Tout est dit: il ne s'agit que "d'autorégulation" de la pub par les publicitaires. Etre juge et partie, c'est effectivement plus simple en matière d'autodiscipline!
Le BVP n'est pas une instance officielle. C'est un lobby, un club d'annonceurs, monté autour de publicitaires auquel l'état a confié la vérification de la publicité. Tout est dit: il ne s'agit que "d'autorégulation" de la pub par les publicitaires. Etre juge et partie, c'est effectivement plus simple en matière d'autodiscipline!
EPILOGUE
Le Smictom a décidé de maintenir sa campagne, soutenu par plusieurs associations de défense de l'environnement: "On savait qu'on allait déranger mais pas à ce point là. On n'est pas disposés à se laisser faire, mais on estime être dans notre rôle. Mais même si on nous attaque en justice, je serai tranquille..." affirme Claude Blanchard, président du syndicat mixte. "Un parti pris." Néanmoins deux afficheurs n'ont pas eu d'état d'âme: un lot d'affiches a été collé comme prévu, notamment dans une zone commerciale. En revanche, un autre, la société Metrobus n'a accepté que des affiches portant sur 2 thèmes seulement, prenant donc le parti des dosettes de café, pommes emballées, rasoirs jetables, produits d'entretien, etc...
Après l'effervescence du Grenelle, les casquettes vertes sont visiblement raccrochées aux patères. Son bouillonnement médiatique ne pouvait- in fine- que refroidir les publicitaires... Pour le réchauffement climatique, ça mijote.
(2) Le Smictom: il traite les ordures de 136 000 habitants (36 communes, 4 intercommunalités)
Le projet publicitaire ne doit pas faire oublier le débat public organisé par le Smictom et les actions mises en place: prévention quantitative et qualitative des déchets, collecte sélective toxique des ménages et des professionnels, eco- responsabilité des administrations; travail avec les associations, entreprises, chantiers d'insertion..
(3) www.deboulonneurs.org